Grottes d'Altamira,
Santander, Espagne
Magdalénien inférieur (15 500 - 13 500 avant J-C)
Préhistoire
et mystère de l'homme
© UNESCOSource : UNESCO Photobank
La préhistoire est la période comprise entre l'apparition du genre humain et l'apparition de l'écriture. C'est à dire entre -2,8 millions d'années et - 3 300 avant J.C.
L'art Préhistorique
Cet art comprend plusieurs expressions : dessins, peintures et gravures sur des roches en extérieures et dans des cavernes, des statuettes et des sculptures monumentales. L'art pariétal semble représenter la majeure partie de cet ensemble.
La première grotte ornée fut découverte en 1878, à Altamira en Espagne. Depuis, d'autres ont été mises à jour sur le reste du globe, la plupart se situent en Europe (France et Espagne).
Animisme, Totémisme ou plaisir de créer ?
Grands animaux et herbivores sont majoritairement représentés et étrangement, les humains sont peu présents. On trouve aussi de nombreux signes abstraits, des esquisses de créatures humanoïdes, beaucoup de vulves féminines stylisées et des empreintes de mains. Plusieurs thèses cherchent à expliquer l'art préhistorique :
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L'abbé Breuil (préhistorien) pense que ces représentations cherchent à s'assurer une chasse fructueuse mais étonnamment, peu d'animaux blessés ou mort sont figurés.
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Jean Clottes, expert de l'art pariétal avance l'hypothèse d'une communication avec les esprits de la nature : les grottes seraient des sanctuaires dans lesquels, un chaman entre en communication avec les esprits par des rituels ; les peintures, des représentation symboliques destinées à favoriser les rites ou la restitution des visions hallucinatoires.
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Patrick Paillet, maître de conférence au Muséum d'histoire naturelle de Paris avance deux mouvements : l'un naturaliste (l'art du chasseur, motivé par un plaisir plastique) et l'autre symboliste associé aux rites.
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Grabriel de Mortillet milite pour l'explication de l'art pour l'art, le plaisir de peindre.
Quoiqu'il en soit, ces manifestations du passé portent peut-être l'intuition que le réel ne se limite pas au visible... Est-il possible que nos ancêtres aient cherché à le dire et à en faire l'expérience ?
Un choc pour l'art moderne !
De -40 000 ans à -1 100 ans, d'un continent à l'autre, l'art des cavernes présente une grande richesse et une certaine unité. On observe un grand souci esthétique et une démarche pensée et maîtrisée : précision anatomique, proportions, perspective, prise en compte du relief des grottes, préparation des pigments à partir d'ocre, de charbon ou d'oxyde de manganèse et peinture dans des zones nécessitant un échafaudage.
Ces découvertes ont chamboulé les artistes modernes et contemporains. Pour proposer une rupture avec les traditions plastiques dominantes, certains artistes (Picassso, tapiès, Miro, Soulages, Klein, de Staël et d'autres) ont puisé inspiration dans les oeuvres du Paléolithique et les arts "premiers" de l'Afrique et de l'Océanie. Pour Picasso, "si une oeuvre ne peut vivre dans le présent, il est inutile de s'y attarder."
N'avons nous rien appris ou inventé ? Comme l'aurait prétendu le petit Goya.
Ou chaque génération a-t-elle à découvrir un mystère qui traverse l'humanité de part en part ?
Quel est-il ?
L'art est-il indice de quelque chose ?
Ces découvertes nous renseignent sur notre passé et étrangement éclaire notre présent. En effet, elle peuvent nous conduire vers une compréhension plus ontologique de l'homme, de sa nature et de ce fait sa destinée !
Gobekli Tepe
Anatolie, Turquie
X et IX milénaire avant J-C
Photographie de Vincent Musi, National Geographic Creative
Ce site, dont les premières pierres remontent au IXe milénaire avant notre ère, est considéré comme le premier temple. Il a modifié la perception des archéologues sur les prémices de la civilisation.
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